Quel est ton parcours ? Qu’est ce que CALA BOU ?

 

CALA BOU c’est 3 personnes aux goûts très différents, mais pareillement amateurs de musique. Ensemble nous avons monté CALA BOU, un éditeur de musique et trois labels. 

Au départ, c’était juste une structure pour aider des amis compositeurs de musique à l’image à récupérer tous leurs droits. 

Puis nous avons commencé à « placer » leur musique dans les Playlists qui sonorisent de nombreux lieux publics (hôtels, restaurants, magasins…) . 

L’un de nous trois, qui vit entre Barcelone et Ibiza nous a convaincu que les productions que les DJ réalisent pour compléter leurs sets méritaient notre attention et pouvaient également sonoriser de nombreux lieux publics avec lesquels nous travaillions déjà. Il y a donc eu une nouvelle étape où nous avons édité beaucoup de House et de Musique Balearique et où nous avons apporté un complément de revenus à ces DJ, puis sous l’impulsion du 3ème qui est Franco-Israelien nous avons également signé de nombreux artistes de la Scène Techno de Tel-Aviv sous le Label Gordon Beach.

Quand les clubs ont fermé pendant la crise du Covid, les revenus que nous générions pour nos artistes de la Scène House étaient souvent leur seul moyen de subsistance. Nous avons donc mis les « bouchées doubles » et cela est devenu quelque chose de tellement gros que nous avons décidé de nous y consacrer à plein temps.

A ce moment-là, j’ai pu « ouvrir » notre catalogue à de nombreux autres genres. Car pour moi, un des plaisir à être éditeur, c’est de ne pas se restreindre à un genre musical comme c’est souvent le cas pour rester « cohérent » dans un label.

Je n’aime rien de plus que de travailler avec un compositeur de musique classique le matin, un projet de Pop pour enfant à midi et des rappeurs à Marseille le soir.

J’aime mettre en relation un parolier avec un compositeur et voir des univers se heurter et developper une énergie nouvelle.

Il me semble que c’est un des attraits de ce métier. On doit être complet. Pouvoir aider un auteur à trouver les bons accords sur un morceau, organiser une session d’enregistrement avec le bon arrangeur, répondre à un brief publicitaire pour une synchro, négocier une part de marché de son catalogue dans la playlist d’un magasin et vérifier les 1000 lignes d’une répartition Sacem. Parfois le tout dans la même journée.

 

Depuis quand & comment avez-vous connu le Mila ? Que vous apporte le Mila / Qu’attendez-vous du Mila ?

 

C’est Philippe Manivet, adhérent avec sa structure Musigamy qui m’a fait connaître le Mila. 

Je connaissais le lieu mais pas tous les services proposés.

Pendant le Covid, nous avions rendu nos anciens bureaux et je travaillais de chez moi, or, j’habite à 300m du Mila. Adhérer au Mila était donc super approprié, cela me permet d’organiser occasionnellement des réunions dans la salle principale ou de rencontrer des gens du métiers avec qui échanger sans que cet échange ne soit « organisé ».

 

Comment avez-vous vécu la crise Covid19 ?

 

Je sais que je suis un peu à part sur ce sujet, mais plutôt bien au début. En effet, nous n’avions pas encore décidé si cette activité d’édition que nous avions montée pour rendre service à des amis serait quelque chose auquel nous allions nous consacrer à plein temps. 

On se sentait utile, on aimait ce que l’on faisait mais nous n’étions pas sûr d’être « bons » et de pouvoir en vivre.

Avec l’arrêt des clubs, c’était très difficile pour nos artistes. L’une de nos artistes, DJ à Ibiza, n’avait plus de dates, plus de revenus, plus de logements. Elle était dans une impasse dramatique.

Quand est arrivée sa première répartition elle a enfin pu repenser à l’avenir (en tous les cas un peu plus loin que le canapé qu’elle squattait chez des connaissances :-))!

On avait mis en place Cala Bou pour être utiles à des amis artistes et augmenter un peu leur liberté de créer, mais là on a vraiment compris que ce que l’on faisait leur permettait de rester des créateurs. Cela a été vital.

En fait, le Covid nous a permis de nous concentrer et de décider que c’était important de s’y investir.

C’est à partir de ce moment-là que nous nous sommes autorisés à éditer d’autres genres que de la House ou de l’Ambient.

On a même fini par créer des labels et développer des artistes.

Après c’est là que les ennuis commencent ! Cela a été plus difficile ! Parce que faire du développement sans passer par la scène, c’est quand même compliqué.

 

Quelles sont vos prochaines actualités ?

 

Multiples. Sur la partie electro, on doit développer le label Gordon Beach qui représente la Scène House de Tel Aviv.

Sur le Label de Pop Française, Tobizin, on travaille sur le prochain album de Côme Ranjard, un artiste super talentueux avec un univers très décalé et sur l’écriture d’un album de Green Catani, une Franco Brésilienne qui fait une pop électronique complètement décalée.

Sur le label Idem Colony on finalise l’album de Cesar Chouraqui, qui devrait sortir avant la fin du printemps.

Et encore de nombreuses autres surprises (je ne veux vexer personne).

En édition j’essaie de convaincre les ayant-droits d’une des compositrices de musique classique les plus influentes du XXème siècle de nous confier la gestion des ses œuvres. 

Je rêverais que l’un ou plusieurs de nos auteurs écrivent un album intelligent de pop electro pour les enfants, on y travaille…

Et on soutient nos artistes créateurs, Romain Dagnan, Christophe Dies, les Two Sparks, Les Frères J, July Tourret, DJ Craaft, Liran Shoshan,  Nacho Chapado, Cesar de Melero, Joan de Palma, Aniki, Remy Chaudagne…

Et comme d’habitude on essaie de placer les titres de nos artistes dans des films ou des séries en préparation et d’être présent dans encore plus de  playlist de sonorisation de lieux public.

Sinon on reste toujours à l’écoute de nouveaux talents.

– Thomas DESARNAUD / President – Co-Founder.