Qu’est-ce que Antipodes Music ?

C’est un label indépendant créé en 2010 par ses deux cofondateurs, Yacine Bouzidi et moi même. Au départ, il s’agissait d’accompagner une artiste pour la production de son album, puis avec les années le nombre de productions a augmenté, et notre palette de services s’est étoffée. En parallèle de la partie production nous gardons une activité de conseil et d’accompagnement, cela avait commencé en 2015 avec Air Rytmo, le label de Moriarty, et nous avons le plaisir de continuer à collaborer avec des projets indépendants en mettant à disposition notre équipe et nos compétences de label, c’est l’activité « label services ». Je gère aussi une partie plus spécifique du label services, la gestion des droits sur YouTube pour les catalogues de certains clients, c’est une spécialisation un peu technique que je ne développerai pas, mais pour simplifier, je gère des back catalogues et dont les licences dans le monde on rendu leur gestion, complexe…

Quel était ton parcours et comment as tu été amené à créer cette structure ?

Après une prépa et un passage en école de commerce, j’ai suivi le cursus de l’IMM (Institut des métiers de la musique), et c’est pendant une intervention en cours que j’ai rencontré Yacine Bouzidi qui accompagnait un intervenant du Ministère de la Culture où il était en stage à l’époque. Yacine venait de créer sa structure et il cherchait quelqu’un pour l’accompagner sur la partie budgétaire et contractuelle (le back office en somme), alors que lui était en charge de tous les aspects de la production. L’aventure a commencé comme ça, autour d’un premier album, c’était il y a 11 ans et maintenant l’équipe comporte cinq personnes et nous avons trois sous labels dédiés à des genres spécifiques [French Paradox pour le Jazz, Afrobian Records pour la musique d’Afrique du Nord / Moyen-Orient, Dernière Vague pour la musique urbaine].

Depuis quand & comment as tu connu le MILA ?

En 2010 je travaillais chez Believe, qui avait ses bureaux 17 rue des Cloÿs, à 100 mètres du MILA, et  à l’époque pour les vingt employés de Believe nous n’avions qu’une toute petite table basse Ikéa pour déjeuner, pour trouver un espace plus « convivial » il m’arrivait de passer déjeuner avec des amis qui travaillaient au MILA. De fil en aiguille j’ai fait connaissance avec les membres hébergés, avec Aude Merlet qui était la coordinatrice du MILA, puis un jour on m’a proposé d’intégrer le conseil d’administration, j’y suis resté 7 ans.

Que t’apporte le MILA / Qu’attends tu du MILA ?

Je n’ai jamais été membre hébergé du MILA, je ne l’ai jamais réellement connu au quotidien, mais en tant que membre du CA et comme participant aux temps forts et événements du pôle j’ai eu le plaisir de rencontrer une foule de professionnels intéressants et sympas, d’y tisser un réseau et des relations qui durent toujours dix ans après. Pour résumer, ce que je trouve génial au MILA c’est cette entraide, cette « fertilisation croisée » comme on disait dans les dossiers d’aide pour boucler les budgets, mais c’est une réalité qui continue à exister et à se développer avec le MILA. Pour beaucoup de personnes le MILA commence par être un bureau, pour moi cela a été d’abord un réseau, et je suis ravi de continuer à rencontrer de jeunes entrepreneur.e.s, de pouvoir découvrir leurs projets, leurs visions, et parfois entamer de nouvelles collaborations.

Comment as tu vécu la crise Covid19 ?

D’une certaine façon cette crise est arrivée au bon moment car j’ai fait un burn out avant le tout premier confinement, et avec le milieu complètement à l’arrêt j’ai pu prendre un peu de temps pour moi sans que cela n’impacte trop notre activité. C’était une sorte de pause à un moment qui tombait bien, nous avons mis en place le télétravail pour nos équipes, et nous avons continuer à produire et préparer les sorties à venir. Le Covid nous a permis de finaliser des projets ambitieux avec un rétroplanning plus confortable, mais cela nous a aussi ralenti sur des projets en cours de développement.

Quelles sont vos prochaines actualités ?

Nous reviendrons à la rentrée avec de nouveaux singles de nos deux principaux projets sur Antipodes Music, BRÖ qui a déjà deux EP au compteur, et avec les premiers singles de Sainte Victoire [project électro-pop] avec notamment un premier clip qui sera magnifique prévu pour septembre prochain. Nous entrons également en production pour la suite de Tropical Jazz Trio sur notre label dédié au Jazz, et les premiers albums de BROKE*59 et Myejah sur le label Dernière Vague.

– Julien Philippe.